Éditions L’Asiathèque

Les Yeux de l’océan de Syaman Rapongan

Parution : 15 juin 2022

Collection « Taiwan Fiction »

 

À lire dans la presse
Le Monde des Livres – Critique Juliette Heinzlef
Libération – Interview de Syaman Rapongan par Arnaud Vaulerin

Syaman Rapongan, invité au festival Étonnants Voyageurs les 27, 28 et 29 mai 2023

Les Yeux de l’Océan dans la présélection du prix littéraire « Gens de Mer »

Le prix littéraire « Gens de Mer », créé en 2006, est remis chaque année lors du Festival Étonnants Voyageurs.

Il est destiné à récompenser l’auteur ou l’autrice d’un livre récent ayant un caractère maritime au sens le plus large.
Les yeux de l’Océan fait partie des 14 ouvrages retenus par le jury dans sa présélection 2023.

Le prix « Gens de Mer » sera remis lors du festival Étonnants Voyageurs, le samedi 27 mai.


« Chaque être vivant, chaque plante, chaque vague dispose d’un esprit qu’il faut savoir entendre »

Syaman Rapongan, issu du groupe autochtone des Tao, aime à se définir comme un écrivain de l’océan. Dans cet ouvrage d’inspiration autobiographique, il revient sur sa jeunesse, quand il a quitté son île natale de Lanyu (appelée aussi « île aux Orchidées »), au sud-est de Taiwan, pour gagner le « continent » taïwanais. Il raconte comment il s’est résolu, contre la volonté de ses parents, à sauter dans un bateau pour aller étudier dans la métropole « civilisée ». Il évoque ses errements identitaires, les travaux de force qu’il a dû effectuer pour survivre et les discriminations qu’il a subies, à la fois comme Aborigène et comme prolétaire. Toutes ces épreuves, et aussi quelques voyages au long cours qui lui feront rencontrer d’autres hommes et d’autres paysages, vont lui donner pleine conscience de la valeur de la culture de ses aïeux, et le conduiront à revenir chez lui et à lutter pour la reconnaissance des droits de son peuple.

Chronique sociale du Taïwan des années 1970 et 1980, lequel considère encore les Autochtones comme des individus arriérés et sauvages, les Yeux de l’océan / Mata nu Wawa présente une autre facette du « miracle économique taïwanais ». D’une plume à la fois trempée de colère et d’espoir, due à sa double marginalité de natif d’une petite île et de Taïwanais, Syaman Rapongan montre comment l’héritage culturel des Autochtones formosans peut régénérer la culture taïwanaise contemporaine en la situant dans une nouvelle dynamique transpacifique.

Le récit évoque une multitude de personnages hauts en couleur : la famille de l’auteur, avec ses traditions et ses croyances, les instituteurs, missionnaires et administrateurs, soucieux d’inculquer la culture han et la religion « occidentale » à une population « arriérée », et tous ceux qui, sur la grande île, exploitent la naïveté des jeunes Autochtones.

Conformément à la vocation de la collection « Taiwan Fiction », cet ouvrage fait entendre une voix contemporaine singulière et puissante, et témoigne d’expériences qui, si locales soient-elles, ont une portée universelle.

En annexe à l’ouvrage, figurent une carte du Pacifique — dont on verra le rôle qu’elle a joué dans la pensée de l’auteur — ainsi que des photographies de Véronique Arnaud, docteure d’Etat, chercheuse honoraire du CNRS au Centre Asie du Sud-Est (CASE), qui a effectué son premier terrain à Lanyu en 1971, pour y revenir régulièrement depuis et y consacrer de nombreuses publications.

Venue exceptionnelle de Syaman Rapongan en France à l’automne 2022
Mardi 27 septembre
18:30 – Rencontre à l’Asiathèque (1 rue Deguerry 75011 Paris, métro Goncourt)
Jeudi 29 septembre
19:00 – Rencontre à la Géolibri (Espace Darwin, 87 Quai des Queyries, 33100 Bordeaux)

 

© Kun Yung Wu